« Les oubliés » par la compagnie Conte là d’ssus

Lundi 1er février 2021, un grand événement se prépare en salle 116 au collège… aujourd’hui a enfin lieu le tout premier spectacle de l’année ! Et ce sont Corentin et Elodie, de la compagnie Conte là d’ssus, qui nous l’apportent comme cadeau d’ouverture du projet « Monstres » des 6C.

Il est 9h, et cela fait déjà une heure que Corentin et Elodie préparent le décor du plateau avec leur structure mobile.
Au fur et à mesure, Mme Bouvier, Mme Brière et Mme Lounana découvrent les peintures réalisées par Benoît Drouart pour ce spectacle, imprimées sur des grandes bâches, afin de pouvoir jouer partout, en intérieur comme en extérieur.
La structure prend petit à petit de la hauteur. Il faut réussir à tout bien fixer. Mme Brière a mesuré la hauteur sous plafond la semaine précédente : 2 m 75, c’est pile poil ce qu’il faut pour voir les bâches en entier une fois suspendues et déroulées.

10h05 : c’est au moment où la sonnerie de la récréation retentit que l’ampoule de la lampe de bureau utilisée sur le plateau lâche pendant les derniers réglages ! Elodie, technicienne lumière et régie, est dépitée. Heureusement, André, l’agent factotum du collège, nous trouve très vite de quoi la remplacer. D’un coup, il y a comme un air de soulagement pour tout le monde… Enfin, presque tout le monde…

Corentin, comédien, conteur et musicien, se concentre, joue quelques notes d’accordéon, et repasse les 17 pages du texte écrit par Olivier Cariat dans sa tête. Pour lui le stress monte, car « Les oubliés » était prêt fin février 2020 juste avant le premier confinement… et n’a jamais pu être joué depuis. Alors aujourd’hui, c’est la Première ! Et pour Corentin, c’est aussi la première fois qu’il va jouer un texte qu’il n’a pas lui-même écrit.

10h20 fin de la récréation, cette fois on y est, le public arrive : la classe de 6C et celle de 6B s’installent avec les enseignantes, M. Haudebert, Mme Mezouari et Mme Cradey, venus assister à la représentation.

Les « Oubliés » c’est l’histoire de Zozo, né l’année des Z. Ses parents on choisi sur une liste de prénoms. Il y avait Zik, Zac, Zouk et puis les prénoms interdits comme Zéphyr …. Zébulon… Zidane. A l’école les grands disent que Zozo est un drôle un drôle de zozo, qu’il est pas comme les autres mais qu’ils finiront bien par le rendre comme tous les enfants. C’est ce que le maître a dit a ses parents : « Ne vous inquiétez pas. Il finira comme les autres ». Zozo il a pas envie d’être comme les autres. Les autres ils sont pas drôles, ils font tous la même chose, ils tournent en carré…

Zozo il habite dans une maison à 4 étages. Dans le monde d’avant, celui où la vie était si compliquée, il y avait les maisons au nombre d’étages inconnus qui se perdaient dans les nuages. Ces maisons là ont été coupées comme des arbres. On a dit que pour le bonheur de tous il valait mieux de plus petites maisons où les familles n’étaient pas empilées. Zozo lui pense que si ces maisons qui grattaient le ciel ont disparu c’est parce qu’elles dépassaient le MUR et laissaient voir ce qui se passait de l’autre côté… du côté des oubliés*.

Sur le côté, le trou dans le mur, qui permet à Zozo de voir du côté des Oubliés…
Zozo s’extasie devant la beauté de la diversité chez les Oubliés

L’heure est passée en un éclair. La lumière se rallume, c’est déjà la fin, le public applaudit à tout rompre, et les notes de l’accordéon nous trottent encore dans la tête en quittant le monde de Zozo… Et ce ne sont pas les seules, car beaucoup de questions se bousculent quand Corentin propose aux élèves de parler du spectacle. Chacun se demande qui a creusé le trou dans le mur et pourquoi personne ne passe de l’autre côté, si le monde de Zozo ressemble un peu au notre ou plutôt à celui des Oubliés, questionne le choix fait par ses parents d’abandonner leurs libertés pour lui assurer un avenir où tout est simple et sous contrôle… Corentin explique que le spectacle pose beaucoup de questions et souhaite les laisser ouvertes. Nous l’écoutons raconter comment il a été créé, et son propre parcours pour arriver sur scène jusqu’à nous.

Merci infiniment à Corentin, à Elodie et à la compagnie Conte là d’ssus d’avoir rendu ce moment possible. Nous en sommes ressortis plus riches et plus vivants dans une période où l’accès à la Culture manque cruellement.

Merci au Département de l’Oise de soutenir financièrement ce projet, et de permettre chaque année à nos CDDC de voir le jour.

*L’affiche et le résumé du spectacle sont extraits du dossier de présentation de la compagnie Conte là d’ssus.