Dans le cadre d’un projet avec la classe de 6B, Emmanuelle Daude est intervenue au collège pour réaliser des films en Stop Motion.
Mme Brière l’a également invitée au CDI sur la pause méridienne le lundi 18 décembre pour faire découvrir aux demi-pensionnaires son métier. Le CDI était comble, et les 45 minutes avant la sonnerie sont passées bien trop vite !
Emmanuelle, qui a commencé à Canal+, a quand-même eu le temps de nous raconter ses voyages et tournages pour filmer les animaux sauvages en Amérique du Sud, et autres régions chaudes du globe. Nous avons ainsi découvert que le « cinéma du réel » est souvent un récit mis en scène de la réalité !!!
En effet, Emmanuelle travaille avec des spécialistes des animaux sauvages qui lui expliquent leurs comportements. A partir de leurs récits, elle écrit un scénario de ce qu’elle veut montrer dans son film documentaire. Exemple de scénario : « alors qu’une lionne dort, ses petits jouent quelques mètres plus loin, et un lion profite de la situation pour les attaquer ». En effet, dans la nature, si les lions n’attaquent pas leurs propres petits, il n’est pas rare qu’ils tuent ceux d’autres lions pour se reproduire avec la mère. Mais comme il est extrêmement difficile d’arriver au moment opportun pour observer cette situation, Emmanuelle fait plusieurs prises à différents moments, qui seront montés pour raconter cette histoire. In fine, plusieurs lionnes, lions et lionceaux auront été filmés, mais le montage laissera penser qu’il s’agit des mêmes animaux filmés en une seule prise de vue !
A travers les photos de ses voyages, Emmanuelle nous a expliqué que pour approcher des animaux sauvages dans la jungle ou la savane, il faut cesser d’utiliser tout produit parfumé (lessive, déodorant, shampooing, etc.) et savoir se placer dans le sens contraire au vent, afin de passer inaperçu pour les narines des habitants du lieu. Les voyages sont chaque fois des rencontres impromptues aux moments où on s’y attend le moins, sur terre, et en plongée sous l’eau.
Pour décrocher un contrat avec un Producteur (qui est le plus souvent parisien), les documentaristes sont inscrits dans des grandes bases de données où ils indiquent leurs spécialités. Les Producteurs viennent ensuite piocher les compétences dont ils ont besoin en les contactant pour tel ou tel projet. Emmanuelle nous a confié ne jamais en avoir refusé, même quand il s’agissait de conditions nouvelles pour elle : elle aime la nouveauté ! Le film a 3 vies : son écriture (le scénario, qui fait suite à un mois intense de recherches documentaire sur le sujet), le tournage, et le montage (un monteur est parfois imposé par le producteur au réalisateur). Une fois monté le film est diffusé, et Emmanuelle nous avoue ne plus du tout se préoccuper de savoir où et quand il passera : le film mène alors sa propre vie !
Pas sûr que les photos d’anaconda, de mygales et de requin aient donné envie à tout le monde de s’orienter vers le métier de réalisateur de documentaires animaliers, mais de voyager, sans aucun doute !!!